Pourquoi ne pas laisser expirer votre nom de domaine

extrait de dnsbelgium.be /   https://www.dnsbelgium.be/fr/nouvelles/pourquoi-ne-pas-laisser-expirer-votre-nom-de-domaine

 

Vous n'avez plus besoin de votre nom de domaine ? Gardez-le encore un peu. Vous empêcherez les pirates et les vandales de s'en servir pour perpétrer des actes dommageables.

Petite explication.
Quand un nom de domaine expire-t-il ?
C'est très simple : quand vous ne payez pas dans le délai imparti les frais annuels d'enregistrement du nom de domaine à votre agent, l'entreprise auprès de laquelle votre nom est enregistré. Après un délai de réflexion qui varie avec l'extension (.com, .be, .biz, .guru…), le nom de domaine est libéré. Toute personne qui le souhaite peut alors l'enregistrer. Lisez l'article sur domain drop catching pour en savoir plus sur ce délai de réflexion.

Pourquoi ne pas prolonger votre nom de domaine ?
Suite à une fusion, un changement de business plan ou une réorganisation, vous exercez vos activités sous une autre appellation. Votre ancien nom de domaine a cédé la place à un nouveau. Après une campagne temporaire, vous n'avez plus besoin du site utilisé à cet effet. Ou encore, en tant qu'administration, vous avez enregistré un nom de domaine qui fait référence à un plan d'action, une problématique ou un régime du site général (SPF ou commune).
Au bout d'une certaine période, l'action est terminée. Aucune raison de continuer à payer des frais pour conserver ce vieux nom de domaine. Cela semble logique, n'est-ce pas ? Eh bien non!
Votre ancien nom de domaine, en effet, peut à présent être enregistré par n'importe qui, y compris les hackers et les plaisantins. Cela peut avoir de lourdes conséquences. Votre nom de domaine ne renvoie pas seulement à votre site web, mais aussi à vos e-mails. Quelques exemples concrets :
Le pirate éthique Inti De Ceukelaire a racheté en 2017 le nom de domaine nac2012.com. Ce nom figurait dans un tweet de 2012 où Donald Trump annonçait son intention de prendre la parole devant le National Achievers Congress. Le pirate a publié une vidéo YouTube anti-Trump sur le site web nac2012. Conséquence : le tweet original de Trump conduit à la vidéo et non à la conférence.
Aux Pays-Bas, le pirate éthique Wouter Slotboom a intercepté pendant un an et demi les e-mails destinés aux forces de l'ordre. Nul besoin de techniques de piratage sophistiquées : il a suffi d'enregistrer les anciens noms de domaine de la police.
Toujours aux Pays-Bas, des milliers de dossiers d'enfants et de jeunes sont tombés entre les mains de deux lanceurs d'alerte qui ont enregistré l'ancien nom de domaine de l'Utrechtse Bureau Jeugdzorg, les services locaux de la jeunesse.
Il ne faut pas sous-estimer les dégâts que peuvent causer ceux qui enregistreront votre dernier nom de domaine. Un concurrent peut vous voler des clients ou vous dénigrer.
Dans l'affaire Utrechtse Jeugdzorg, nous pouvons même parler de fuites de données, auquel cas les règles du RGPD s'appliquent, avec à la clé de fortes pénalités. Et que dire de l'atteinte à votre réputation !
Nom de domaine expiré : bonnes pratiques
Nous pouvons donc conclure que la conservation d'un nom de domaine devenu inutile ne coûte presque rien face au préjudice potentiel. Cela signifie-t-il qu'il faut garder éternellement tous les noms de domaine dont vous ne vous servez plus ? Voici quelques conseils.

Pour votre site web :
Placez sur votre ancien nom de domaine un lien automatique (re-direct) qui dirigera les visiteurs vers votre nouveau domaine et le site correspondant.
Surveillez le trafic de l'ancien domaine. Vous saurez combien d'internautes se rendent encore sur votre ancien site.
Les « referrals » vous indiqueront comment ils y parviennent. Votre ancien nom de domaine peut encore être mentionné par des tiers, par exemple les sites avec des horaires d'ouverture, des conseils ou des avis concernant vos produits, etc. Écrivez aux gestionnaires de ces sites pour obtenir la rectification.
En interne, consultez votre propre backoffice (en ligne et hors ligne) pour savoir si toutes les références à l'ancien nom de domaine ont été remplacées par la bonne adresse (papier à en-tête, formulaires standard, etc.).
Dès que vous constaterez que le trafic généré par l'ancien nom se tarit, vous pourrez envisager de ne plus le renouveler. Cela peut être l'affaire de quelques années.
N'oubliez pas : l'enregistrement d'un nom de domaine ne coûte que quelques dizaines d'euros par an. C'est peu quand on connaît l'importance des dégâts potentiels !

N'oubliez pas non plus vos adresses e-mail.
Informez vos correspondants de votre nouveau nom de domaine et des adresses e-mail correspondantes. C'est très important. Dans ces adresses, en particulier, l'ancien nom de domaine peut s'obstiner à réapparaître. Quand un correspondant décide de vous écrire un message et qu'il commence à taper votre nom dans la case « à », son programme de messagerie va automatiquement compléter l'adresse à partir des données connues, en l'occurrence votre ancien nom de domaine. Le seul moyen pour y remédier, c'est de demander à votre correspondant la suppression manuelle des adresses mail périmées. Voici la marche à suivre.
Créez une réponse automatique pour les e-mails envoyés à l'ancienne adresse. Expliquez clairement à votre correspondant que cette adresse n'est plus en service. Demandez-lui d'envoyer le message à la nouvelle adresse e-mail, mais aussi d'effacer l'ancienne adresse dans son programme de messagerie et son webmail.
Vous pouvez aussi créer vous-même une redirection automatique. Les e-mails seront automatiquement aiguillés vers votre nouvelle adresse. Vous ne manquerez plus un seul message ! En fonction de votre adresse e-mail, faites appel à votre fournisseur de messagerie. Vous pouvez aussi vous en charger vous-même dans les paramètres de votre webmail (Gmail par exemple).
Spécifiez le plus souvent possible une nouvelle adresse e-mail dans toute votre communication. Prévoyez par exemple dans votre logiciel de messagerie une signature contenant la nouvelle adresse.
Vérifiez régulièrement si des messages parviennent encore à l'ancienne adresse. En attendant, vous avez intérêt à conserver votre nom de domaine.
En gardant le nom quelques années encore, vous éviterez les risques pour votre réputation et les amendes pour fuites de données. L'enregistrement ne coûte pas plus de quelques dizaines d'euros par an et peut vous éviter de graves ennuis.